
Coronavirus, quels impacts pour les marchés ?
Si les marchés actions semblent jusqu’à présent avoir fait preuve de résilience face à la propagation du coronavirus, la récente chute des prix du pétrole traduit à l’inverse les craintes d’un impact plus significatif sur la croissance mondiale…
Par Benoit Peloille, Stratégiste-Gérant
Alors que les cas avérés d’infections au coronavirus ne cessent d'augmenter et que les premiers malades sont signalés en dehors des frontières chinoises, les investisseurs commencent à véritablement s’inquiéter de l’impact de la crise sanitaire.
Les autorités chinoises ont mis en place des mesures d’ampleur afin d’endiguer la progression du virus, probablement plus efficaces qu’en 2003 lors de la crise du SRAS. Mais les questions demeurent quant aux conséquences potentielles de la maladie en cas de transmission à grande échelle du virus.
Seul point de référence récent : la crise du SRAS de 2003 avait atteint 8000 cas dans le monde (dont 5000 en Chine), pour environ 800 décès et 26 pays touchés. La consommation en Asie avait alors souffert d’un repli significatif de la confiance du consommateur chinois et des ventes au détail, passant d’un taux de croissance annuel moyen de 9% à 4%. Etant donné le poids désormais considérable de la Chine dans l’économie mondiale, la menace sur le cycle global, déjà fragilisé par la guerre commerciale, est sérieuse. Les prix du pétrole semblent à ce titre avoir pris la mesure du risque avec une baisse de 16% depuis son point haut de début d’année.
Concernant les marchés actions, l’essentiel de l’impact s’était concentré dans les premiers mois de la crise, avant la décision de l’OMS de déclarer le virus comme menace mondiale, et précédent le pic de l'épidémie en avril 2003. Entre fin octobre et fin mars 2003, l’indice MSCI Asie Pacifique a reculé de 10% en devise locale, le S&P 500 américain de 9% et le MSCI Europe de 14%. Mais les pertes supportées par les actifs risqués se sont ensuite rapidement effacées laissant place à une phase de rebond qui initiera un Bull Market de plusieurs années et le début de la campagne militaire américaine en Irak.
Compte tenu de l’ampleur de la réaction des autorités chinoises, de la rapidité avec laquelle les gouvernements se sont préparés à la menace, il est permis d’espérer que cette période d’incertitudes soit cette fois, plus courte. Au cours des prochaines semaines néanmoins, les marchés actions devraient probablement être plus volatils mais sans pour autant remettre en cause le scénario consensuel d’une hausse modérée des actions cette année.